4éme régiment d'infaterie de ligne 2éme bataillon

Histoire du 4éme régiment d'infanterie de ligne 2éme bataillon

L'histoire du 4e régiment d'infanterie de ligne remonte à la création du régiment "Blaisois", formé à partir de deux bataillons de Piémont. En 1785, il devient le régiment "Provence". Durant la Révolution, il est renommé, en 1791, le 4e régiment d'infanterie.

 

Le 24 septembre 1803, lors de la réorganisation voulue par Bonaparte, la demi-brigade devient enfin le 4e régiment d'infanterie de ligne. Son chef - on reprend alors l'ancienne appellation de colonel - est, sur décision de Napoléon, son propre frère, Joseph.

La campagne de 1805 voit le régiment à Ulm, puis à Austerlitz, où se place le célèbre épisode de la perte de son aigle.

Ce 2 décembre 1805, le régiment  fait partie de la brigade Candras (division Vandamme), lancée, vers dix heures du matin, à l'assaut du plateau de Pratzen, en direction de la hauteur de Stàré Vinohrady. Les lignes russes, commandées à cet endroit, par Miloradovich, ont été enfoncée mais, emporté par son élan, le régiment se trouve séparé des autres, et doit soudain faire face à une charge de la cavalerie russe.  Les soldats, commandés par le major Bigarré (car ce n'est pas le colonel en titre qui les commande) n'a pas le temps de faire former le carré. La panique s'empare des fantassins, le porte-aigle est renversé. Le lieutenant russe Khmelev s'empare  du drapeau tombé á terre, et le tend à son camarade, un nommé Omeltchenko. Un soldat français réussi à le reprendre, mais est bientôt, lui aussi tué, de même que le sergent  major Saint-Cyr (1) Finalement, le trophée reste aux mains des Russes, qui le ramènent au prince Constantin. (2) (3).

En cette glorieuse journée d'Austerlitz, le régiment a perdu 13 officiers et 315 hommes.

  

Les campagnes s'enchaînent les unes dernières les autres : Iéna, le 14 octobre 1806 (IVe corps d'armée Soult, division Saint-Hilaire) , Eylau, le 8 février 1807 (IVe corps d'armée Soult, division Leval) (4) , Heilsberg, le 10 juin 1807 (IVe corps d'armée Soult, division Carra Saint-Cyr) et prise de Königsberg en 1807, Eckmühl, le 22 avril 1809, Essling, les 21-22 mai 1809 (IIe corps d'armée Lannes, Division Tharreau, brigade Jarreau), Wagram, les 5-6 juillet 1809 (idem). (5)

Le régiment participe à la campagne de Russie, au sein du IIIe corps d'armée Ney, division Razout, brigade Razout, brigade Joubert. Au début de la campagne, il est sous les ordres du colonel Massy, combattant à Smolensk, 18 août 1812, Valoutina le 19 août 1812, La Moskowa, le 7 septembre 1812. 

Le général de Fezensac est nommé colonel du régiment, le 11 septembre 1812, Massy ayant été tué durant la bataille, avec lequel il va faire le reste de la campagne de Russie. Le régiment  n'a plus, à ce moment , que 900 hommes sur les 2 800 qui ont passé le Niémen.

L'année suivante, le 4e de ligne, désormais sous les ordres du colonel Materre (6) (IIe corps d'armée Victor, division Vial, brigade Bronikowski) se trouve à Dresde, le 26/27 août, Wachau, le 16 octobre, Leipzig, les 16/18 octobre 1813 (idem) et Hanau, les 30/31 octobre 1813.(7). 

C'est ensuite la campagne de 1814. C'est le colonel Gelibert qui commande maintenant le régiment, qui fait partie du IIe corps d'armée Victor (division Mouton), que l'on retrouve à La Rothière, le 1er février 1814  et Montereau, le 18 février 1814 (idem). 

Durant la Première Restauration, le régiment prend le nom de Monsieur. Redevenu le 4e de ligne, son dernier engagement sera à Ligny (IIIe corps d'armée Vandamme, division Girard, brigade Piat), le 16 juin 1815.

Louis XVIII ordonne la dissolution du régiment le 16 juillet 18

 

Vocabulaire

(1) Blessé de huit coups de sabre, dont cinq sur la tête, Saint-Cyr - un gascon de 26 ans - sera transporté, le soir, à l'hôpital de Brünn et se relèvera de ses blessures. Le 1er octobre 1806, il recevra la Croix de la Légion d'Honneur des mains de l'empereur, qui le nomme sous-lieutenant.

(2) Le frère du tsar ramènera le drapeau du 1er bataillon du 4e de ligne à Saint-Pétersbourg, où il s'en servira pour maintenir les rideaux de son lit ! L'Aigle se trouve encore. semble-t-il, au musée de l'Hermitage.

Après un moment de colère ("Ne deviez-vous pas tous mourir avant de perdre votre Aigle", dit-il le 24 décembre, lors d'une revue à Schönbrunn), et après  enquête montrant l'héroïque défense des hommes chargés de la défense du drapeau, il remplacera l'Aigle perdue par une nouvelle, le 21 novembre 1806.

(3) Quant à Bigarré, il sollicite une mutation, pour pourvoir rejoindre Joseph Bonaparte, lorsque celui-ci aura été fait roi de Naples. Le commandement du régiment est alors confié au colonel Boyeldieu.

(4) Le 4e de ligne perd ce jour là l'Aigle de son 2e bataillon, détruit par un boulet de canon.

(5) Nouvelle perte d'une Aigle - du 3e bataillon - dont les Autrichiens s'emparent.

(6) Jean-Baptiste Martial Materre (1772-1843). Un rescapé de la campagne de Russie : il a eu la jambe gauche gelée  et atteinte de gangrène durant la retraite après la Bérézina. Il avait été envoyé au dépôt de Mayence. Nommé le 25 février, il ne prendra en fait son commandement que le 7 juillet.

(7) Mais sans participer à la bataille. Le 31 octobre, en effet, Victor écrit que l'état de son corps d'armée "le met hors d'état de rendre aucun service" (cité par Pierre Juhel, Hiver 1813 - Napoléon rejeté derrière le Rhin - Tradition Magazine, Hors Série n° 18 - 2001.)

 

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